Paratge e Drudaria Païens
Afin de mieux tenter de faire comprendre notre démarche ; nous vous proposons d’analyser notre nom. D’abord il est en occitan et par conséquent ancré dans une terre et une temporalité : celle de la civilisation occitane qui a vu fleurir l’amour courtois et la parole des troubadours. Paroles magnifiant la femme et restaurant, à travers le fin amor, le féminin sacré. Mais aussi, par l’accueil privilégié fait aux bonshommes cathares, civilisation de la tolérance et de l’exigence religieuse; enfin creuset de la liberté de penser incarnée par la résistance opiniâtre des chevaliers Faydits qui ont, au treizième siècle, désespérément défendu la Terre occitane contre un pouvoir et une religion imposés.
Le mot Paratge est un des mots fondement de la civilisation des troubado(u)rs ; il provient du latin pariatio (« action de rendre égal ») ou pariagium ; il signifie égalité totale entre tous mais englobant aussi, par sa dérive française de parage (et non partage), les notions de pairs ou encore environs et voisinage
Le mot Drudaria quant à lui est féminin et vient de drud auquel est accolé le suffixe aria ; nous pouvons lui trouver trois sens convergents et complémentaires, d’une part la gaillardise mais aussi galanterie et honorabilité sans oublier la notion de caresse amoureuse ; l’amour incarné en quelque sorte
Enfin notre action se veut créatrice de liens et passerelles entre les différents paganismes sans distinction d’origine ou d’extraction.
Nous poserons comme valeurs et liens entre nos membres les mots suivants :
Onor, Larguessa, Amor, Fiseltat, Joi, Melhorament, Pretz
Ce qui en français nous renvoi à Honneur, Largesse, Amour, Fidélité, Joie, Amélioration, Mérite (prix)
Ainsi, en conformité avec ces valeurs, nous prônerons le sens de l’honneur, le fin-amor, le respect de l’autre quel que soit son genre ou ses orientations sexuelles, sa race, sa religion ou son origine sociale.
De plus nous sommes conscients que le respect de l’autre passe par le respect de soi et celui de ses actes
Tout un programme donc que nos actions tacheront de mettre en actes, en mots et en musiques.
Notre objet sera de donner vie à nos croyances païennes en créant des passerelles entre elles par delà les clivages de tout conformisme ou dogmatisme.
Nous n’avons jamais le temps avec le temps que l’on ne prend pas. Avec toutes ces choses à faire nous n’avons plus de temps pour nous faire. Pas le temps d’être soi-même, authentique. Pas le temps de s’arrêter. Courir vers demain et dans toutes les directions. On ne sait pas trop où ça va, mais on y va. Comme une ligne directrice inconnue, un fil rouge. Quelque chose d’imaginaire qui nous dirige vers du plus vite, plus haut, plus loin. Mais est-ce vraiment ça la ligne vers demain ? Mais est-ce vraiment toi ? Est-ce moi ?
Doit-on avancer tout droit ? Suivre la voie des autres ? Peut-on parcourir une mosaïque de choses sans s’y perdre ? Un mélange ? Un mélange d’un peu de tout. Pourquoi faut-il suivre les lignes droites tracées par les autres ? Des virages ça marche aussi ; des courbes : c’est beau les courbes à parcourir des yeux, du doigt. On devrait lire l’avenir dans les courbes de la main ou celles du destin. On devrait être soi-même. On devrait se tenir les mains pour avancer ensemble vers demain. On devrait se tendre les mains plutôt que de se taire devant les chutes de ceux qui ont perdu le fil. La ligne tendue vers des lendemains qui ne chanteront pas forcément. La corde qu’on noue parfois pour se détacher des autres comme un monde à l’envers ; comme un monde allant vers nul part. Cela est vain ; ces gens qui passent leur chemin en silence. Cela est vain et c’est dommage ces lignes qui se brisent en silence quand on ne sait qu’aller plus vite, plus haut, plus loin et ne plus rien savoir faire d’autre comme des êtres conditionnés. Tout ça c’est tout. C’est toute une vie. Tout ça c’est vite oublié. Tout ça c’est vide. Vide de sens. Plein d’égos. Plein d’égoïsme. Tout ça c’est trop si tu n’y prêtes pas attention. Tu es l’alternative pas la fatalité
Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.
William Ernest HENLEY
Notre fil rouge sera tissé par nos spiritualités païennes particulières, multiples et convergentes ; à la fois vecteurs de nos diversités et garantes de notre unicité. Nous nous accorderons pour décroitre en nous même pour que le divin puisse trouver sa place en nous. Nous nous accorderons pour décroitre et faire plus avec moins, en faisant différemment, en remettant l’humain et donc le naturel et le divin au centre. Nous prendrons du temps pour nous apprendre, nous comprendre, pour nous rencontrer, nous mélanger, nous enrichir, pour nous retrouver en l’autre. Ensemble, comme autant de colibris bravant la tourmente du siècle, nous apporterons notre goutte de spiritualité païenne à l’océan de notre Mère la Terre. Unis nous serons le baume qui soigne, celui qui restaure, celui qui apaise.
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