Contes de sagesse
Petits contes à lire et méditer
Il y avait aussi un dicton à propos des pommiers : « amer le fruit croquant au printemps ; fondant comme glace sur l’autre versant ». Cela signifie que la pomme a une double nature ; toute ronde et jolie à la fin du printemps, elle est aussi dure et acide, impossible à manger, alors que plus tard c’est un délice d’y croquer. Le pommier et la jeune fille sont deux symboles interchangeables du Soi féminin et le fruit symbolise la nourriture et la maturation de notre connaissance de ce Soi. Si nous avons de notre âme une connaissance qui n’est pas parvenue à maturité, nous ne pouvons nous en nourrir
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” Va dans les bois, va. Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera."
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Un vieux sanglier emmenant ses marcassins à la glandée leur dit : « Une bataille se passe à l'intérieur de moi. C'est une terrible bataille entre deux loups. L'un d'eux représente la peur, la colère, la jalousie, la tristesse, le regret, la cupidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, l'indignation, l'infériorité, les mensonges, la mauvaise fierté, la supériorité et l'égo. L'autre représente la joie, la paix, l'amour, l'espoir, le partage, la sérénité, l'humilité, la gentillesse, la bienveillance, l'amitié, l'empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. La même bataille se passe à l'intérieur de vous, ainsi qu'à l'intérieur de toutes les personnes. » Les marcassins méditèrent pendant un instant, puis l’un d’eux demanda : « lequel des deux loups va gagner, sanglier ? » Ce dernier répondit simplement : « celui que tu nourris. »
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Un immense incendie ravage la jungle. Affolés, les animaux fuient en tous sens. Seul un colibri, sans relâche, fait l’aller-retour de la rivière au brasier, une minuscule goutte d’eau dans son bec, pour l’y déposer sur le feu. Un toucan à l’énorme bec l’interpelle :
“-tu es fou, colibri, tu vois bien que cela ne sert à rien”.
“-Oui, je sais” réponds le colibri, “mais je fais ma part”…
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Un homme qui désire devenir le disciple d'un Maître demande à un sage reconnu:
- Puis-je devenir votre disciple?
- Tu n'es un disciple que parce que tes yeux sont fermés. Le jour où tu les ouvriras, tu comprendras que tu n'as rien à apprendre de qui que ce soit, y compris de moi-même.
- Alors, à quoi peut servir un maître ?
- A te faire comprendre l'inutilité d'en avoir un. »
Anthony de Mello
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Les animaux qui voulaient vivre ensemble.
Il y a bien longtemps, au plus profond d’une immense forêt, un cerf, un sanglier, un renard, un serpent et une belette se retrouvèrent au pied d'un grand chêne ; tous de bien mauvaise humeur: En effet, chacun s'était disputé avec sa famille et aucun ne voulait plus vivre avec elle.
– Pourquoi n'habiterions nous pas ensemble? Suggéra le cerf. Nous sommes ici pour les mêmes raisons! » Les autres approuvèrent avec enthousiasme.
Toutefois, pour une meilleure entente, il fut décidé, entre eux, que chacun devrait au préalable expliquer ce qu'il n'aimait absolument pas et ce sur quoi il ne ferait aucun compromis.
Le renard pris la parole et dit:
– Moi, je ne supporte pas que l'on me fixe dans les yeux. »
Le cerf surenchérit disant:
– Moi, je n'aime pas que quelqu'un montre sa force devant moi. »
Le sanglier, à son tour, dit:
– Moi, je n'aime pas que l'on me dérange pendant que je me repose. »
Le serpent dit:
– Moi, je n'aime pas que l'on me marche sur la queue. »
La belette, enfin, dit:
– Moi, rien ne me gêne, tout est permis. »
Et disant cela, toute souriante et fière de sa grande sociabilité, elle regarda le renard droit dans les yeux. Celui- ci, ni une ni deux, se jeta alors sur elle et lui brisa la nuque d’un coup de mâchoire « Je t’avais pourtant prévenu ».
Voyant cela, le cerf, furieux, pensa que le renard voulait lui montrer sa force. A son tour, il se jeta sur lui et l’embrocha sur ses bois. « Moi aussi »
Mais, dans le combat, porté par son élan, il tomba sur le sanglier qui se reposait. Celui-ci, alors énervé et incapable de se contrôler plus longtemps, éventra le cerf d’un coup de défense bien placé.
Dans le feu de l’affrontement, le sanglier marcha lourdement sur la queue du serpent, qui, avant de mourir écrasé, eut juste le temps de le mordre. Le sanglier alors succomba à son tour un peu plus tard
Il ne resta plus personne des animaux qui voulaient vivre ensemble …sans compromis et sans rien changer en eux …
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Histoire de l’enfant qui devait reconstruire le monde celtique
Un petit garçon de bientôt 12 ans a un père Druide un peu naïf et rêveur qui cherche à unifier les Traditions celto-druidiques pour les rendre plus vivaces et vivantes. Un soir après Samhain, le petit entre dans le bureau de son papa qui cherche vainement apaisement et inspiration par delà les accords de harpe d’Allan Styvell qui résonnent dans la pièce encombrée de livres et parchemins en tous genres. L’enfant qui a, jusque là, passé inaperçu lui alors tire la manche lui disant : "Papa, je veux t’aider !"
Son père, visiblement las, s’aperçoit de sa présence et lui sourit: "Malheureusement non, mon fils, que pourrais tu comprendre, toi qui n’a pas encore été à la glandée ? »
Mais le petit insiste. D’autant qu’il y a là, sur la table en évidence, une feuille avec une carte du monde celtique qui l’attire Voyant cela, le père, un sourire malicieux aux lèvres, prend la carte, avec des ciseaux , la découpe en tous petits morceaux, qu’il lui remet ensuite avec de la colle et un ton condescendant: "Voilà, essaie de reconstruire le monde." Croyant ainsi occuper son fils pour un temps plus qu’indéterminé.
Mais deux compilations d’Allan plus tard, le rejeton revient souriant et triomphant et tend la feuille reconstituée. "Comment as-tu pu faire cela ?" demande le père interloqué.
L’enfant prend alors son air le plus innocent, savourant pleinement sa réussite " Ben c’est tout simple voyons ; j’ai vu que de l’autre côté de la carte, il y avait la figure d’un homme barbu. Ta carte des collèges celtiques moi je ne la connais pas ; mais l’homme, si. Alors, j’ai retourné tous les petits papiers et j’ai d’abord reconstruit l’homme ; puis, j’ai retourné la feuille, j’avais reconstruis la carte aussi." Disant cela le garçonnet reprends la feuille et se concentre dessus pour mieux la lire « Dis Papa, un jour tu m’y emmèneras dans ton pays là ? C’est où ça Comarlia ? C’est loin d’ici ? »
Histoire de Gabriel Garcia Marquez, racontée par Adolfo Perez Esquivel à Michel Collon ; retravaillée librement par Brestos
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