Racines d’OC au pays de l’Oie
OC
Deux lettres qui sont déjà tout un symbole puisqu’elles associent le soleil O à la lune C ; avec le symbole de la triple Déesse qui s’en approche étrangement )O(
Mais revenons en arrière et déroulons le fil d’Ariane
En 370 : vient au monde Alaric né d’Ulfira la blonde Goth et d’un prince dont le royaume est situé par delà les Balkans ; ceci après que les Goths furent chassés de Roumanie par les Huns
En 410 ce « Roi de tous » prend Rome et emporte une grande quantité d’or dont un énorme chandelier volé par Tutus dans le temple de Salomon lors de sa destruction en 70 ; puis meurtri par un chagrin d’amour Alaric s’éteint à 40 ans
Athaulf successeur d’Alaric s’installe avec ses Goths dans le Sud ouest de la Gaule où ils vivront deux siècles.
Athaulf assassiné en 418, Wallia son successeur fait reconnaître un état barbare sur le sol de l’Empire romain. Un royaume à cheval sur l’Espagne et l’Aquitaine avec comme capitale Toulouse jusqu’en 511 puis Tolède jusqu’en 711. Ainsi naquit le comté de Toulouse tandis que Saint Saturnin ( Saint Sernin) devient la capitale de l’Arianisme.
Les Wisigoths ou Goths Savants laissèrent beaucoup de légendes transmises en argot, la langue du secret (son contraire est le ragot)
D’aucuns pensent que la richesse de Toulouse vient de son nom « Tholus » son fondateur ou de « Thula » qui en sanscrit signifie « Balance » et la balance céleste c’est la Grande ourse
Mais c’est un autre animal que Toulouse adoptera comme symbole : l’oie qui lui sera ce que le coq est à la France
Souvenons nous que le tout premier livre de conte de fée sera Contes de Ma Mère l’Oye. On garde des troupeaux d’oies dans les plaines du Danube et dans la région toulousaine. Les oies ont toujours servi à tirer des présages (le jeu de l’oie ne symbolise t il pas le parcours qui conduit au cœur de l’inconscient où réside l’Esprit ?).
C’est pour cela que les Romains gardaient au Capitole celles consacrées à Junon, qui les sauvèrent en 387 du siège des Gaulois d’un Brennus. Leur rôle de gardiennes était alors établi. Il y avait aussi des oies au Capitole de Toulouse avec les Capitouls.
Ma Mère l’Oye est connue à Toulouse sous le nom de la reine Pédauque, en toulousain « pé d’auca » signifie pied d’oie, c’est-à-dire patte palmée. Cette reine Austris aux pieds palmés « fille de Marcellus 5ème roi de Toulouse » (selon certains textes) mourut de la lèpre et fit construire la première église consacrée à Marie en Gaule, la Daurade décagonale à coupole ouverte au centre, où se trouvait son tombeau. Il a été retrouvé et c’est celui de la reine Ragnachilde, femme du roi Wisigoth Euric.
Voyons là le décalage avec le contexte historique :
Selon Renée Mussot-Goulard, Pédauque est une princesse wisigothe, de la dynastie des Balthes, fille d'Alaric Ier, sœur du roi des Wisigoths Wallia et de la princesse Pélagie (femme du Comte Boniface puis d'Aetius). Elle est l'épouse de Théodoric Ier, roi des Wisigoths et lui donne deux fils Thorismond et Théodoric II, à leur tour rois des Wisigoths. Il faut ainsi reconnaître dans le roi Marcellus des textes anciens, une allusion au dieu Mars qui est une constante des fondements de la royauté Tervinge et que l'on retrouve jusque dans les champs des guerriers. Il s'agirait donc d’une allusion au roi Alaric Ier, identifié à Mars
Sa réputation de reine aux pieds palmés serait une mauvaise interprétation de son nom. Elle était de religion homéenne (une déclinaison de l’arianisme) , donc hérétique pour les catholiques qui conteront son histoire, et le dessin du pied palmé étant un signe distinctif du Moyen Âge pour désigner les exclus ou les marginaux, cette particularité corporelle lui serait ajoutée à tort
Quoi qu’il en soit, le thème de la Reine Pédauque réunit plusieurs constantes : il s'agit d'une femme d'origine noble ou aristocratique, atteinte soit par la lèpre, soit ayant un pied palmé comme celui d'une oie, et souvent liée au thème de l'eau (les bains et l'aqueduc, les diverses fontaines et sources miraculeuses). Or TOLo veut eau en celtique (surtout de source).
L’oie représente souvent l’esprit féminin dans la mythologie, elle est associée à Minerve, à Aphrodite, et à Belisama chez les gaulois voire à la déesse-mère celte Brighid
La patte d’oie signe l’état de menstruation. Or, le tabou universel des règles établit qu’aucun homme ne doit voir une femme dans cet état. La fille poursuivie et sur le point d’être violée, montre sa patte d’oie. Le violeur présumé est effrayé et s’enfuit.
Le statut des menstrues, que certaines femmes appellent quelquefois “les ourses”, est de générer les cycles du temps. Elles sont un symbole de pérennité et donc une espérance d’éternité. La racine “men” a le sens de “mesure”... du temps. (d’où “mensuration”). On ne peut y échapper.
La patte d’oie se réfère donc au réel sacré qui nous échappe et nous effraye. Le pouvoir de la (re)génération est intimement lié au cycle menstruel et fait l’objet, en même temps, de toutes les envies et de tous les effrois des humains. L’effroi surgit d’ailleurs souvent devant une quelconque difformité corporelle : boiteux, bègues, borgnes, bossus, roux, ont toujours un caractère “animal” et donc divin. On leur prête des savoirs mystérieux. Il faut s’en méfier. La menstruée participe du sacré par le fait de son impureté qui elle aussi participe intimement du sacré.
L’oie sera aussi le symbole des pèlerins faisant le chemin de Saint Jacques de Compostelle associé à la coquille Saint Jacques soit un symbole on ne peut plus féminin
Ainsi en déroulant la pelote d’Ariane nous revenons à la femme.
C’est elle qui en Occitanie au-delà de la clémence du climat, de la richesse de la terre aura permit l’implantation inattendu du catharisme en terre d’OC. En effet le catharisme leur proposera une occasion de se réaliser. D’abord parce que, et c’est remarquable pour l’époque, elles sont traitées en égales des hommes. Elles ne sont plus seulement des ventres pour procréer mais une place dans la société.
La femme comme le Parfait a une place entière dans la société occitane en émergence. Elle est égale à l’homme au sens de la complémentarité car une Parfaite n’est pas moins aimé et respectée que son homologue masculin. Elle suit les mêmes enseignements et reçoit les mêmes initiations pour parvenir au statut de Bonne-femme.
La Parfaite donc pouvait vivre par elle-même dans la dignité, reconnues, aimées et respectées. Il lui était ainsi possible de garder toute sa féminité, mais elle avait autre chose à prouver. Pas seulement d’être l’objet de plaisir des hommes ou de pouvoir mettre un enfant au monde mais aussi d’enfanter d’une idée, d’un courage, d’une lutte.
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